La ministre française des droits des femmes, Laurence Rossignol, a dénoncé mercredi à l'ONU le "féminicide" imposé notamment aux femmes yézidies persécutées par les terroristes en Irak, souhaitant que ce terme puisse être intégré dans le vocabulaire du droit international.
"En ce qui concerne le sort des femmes yézidies, nous devons dire que ce qu'elles vivent, c'est un féminicide", a affirmé Mme Rossignol.
"C'est parce qu'elles sont des femmes et parce qu'elles sont Yézidies qu'elles sont vendues et assassinées par les terroristes du groupe terroriste Daech. C'est important de le dire parce que le mot génocide appartient au vocabulaire international, mais le mot féminicide ne relève pas encore du vocabulaire de la diplomatie."
Toujours, selon Mme Rossignol :
"La coalition internationale qui intervient (en Irak et en Syrie) doit dire qu'elle n'est pas seulement en guerre contre le terrorisme de l'EI, mais qu'elle est aussi là pour libérer les femmes yézidies du féminicide qui leur est infligé."
Mme Rossignol s'exprimait devant la 60e session annuelle de la Commission de la condition de la femme des Nations unies.
Le "féminicide" s'applique à "la persécution des femmes parce qu'elle sont femmes (..) c'est une volonté d'effacement d'un groupe", a expliqué la ministre l'AFP.
Mme Rossignol plaide pour que ce terme, qui est utilisé par les ONG de défense des droits des femmes, devienne "le fondement de poursuites devant les juridictions internationales" et "puisse être intégré un jour au vocabulaire de la Cour pénale internationale" (CPI).